Sur la suggestion d’un fidèle lecteur d’Eurasie Express, je suis parti cet été pour la Moldavie, dont l’on a découvert l’existence à l’occasion de l’invasion russe en Ukraine, tant l’on a craint qu’elle ne s’étende à ce petit pays de deux millions six cent mille habitants, enclavé entre l’Ukraine et la Roumanie.
La Fédération de Russie maintient en effet une présence militaire en Transnistrie, la mince bande de terre séparant la Moldavie de l’Ukraine sur la rive gauche du Dniestr – d’où le nom de Transnistrie : “au-delà du Dniestr” – depuis la fin du conflit entre forces moldaves et sécessionnistes épaulés par la Fédération de Russie, dirigée alors par Boris Eltsine, entre mars et juillet 1992. Un conflit provoqué par la déclaration d’indépendance de la Moldavie le 27 août 1991, soit quatre mois avant la dissolution de l’URSS le 26 décembre. Ce conflit depuis “gelé” fait en effet partie de cette ceinture de conflits gelés, de l’Ossétie du sud à la Transnistrie en passant par le Donbass, maintenus par Poutine dans l'”étranger proche” de la Fédération de Russie, c’est à dire aux confins de l’ex-URSS, avant que l’hubris qui s’est emparée de lui après l’annexion quasi sans coup férir de la Crimée en février 2014 ne le pousse à déclencher une guerre ouverte contre l’Ukraine le 24 février 2022, aux conséquences imprévisibles.
Dans la semaine qui a suivi l’offensive russe, en même temps que la Géorgie et trois jours après l’Ukraine, la présidente moldave Maia Sandu annonçait la candidature de son pays à l’Union européenne. Ce qui a conduit cette dernière à lancer les négociations avec l’Ukraine et la Moldavie le 25 juin dernier à Luxembourg, afin de leur permettre de devenir membres de l’UE, après leur avoir octroyé le statut de candidat. En effet “‘l’opération spéciale’ russe a convaincu l’UE que la Moldavie occupait une position stratégique importante et qu’il fallait lui donner un coup de pouce pour qu’elle demeure dans le giron occidental” (1).
Orientée vers la Fédération de Russie – son premier partenaire commercial et dépendant d’elle pour 85% de ses approvisionnements en énergie – la Moldavie avait cependant déjà fait le choix de se positionner sur la ligne de fracture qui sépare l’espace européen de l’espace russe dès 2003, alors qu’elle était dirigée par Vladimir Voronine, secrétaire général du parti communiste. Celui-ci en effet rejette alors le plan proposé par Dimitri Kozak, chargé par Poutine du règlement du conflit avec la Transnistrie, en acceptant un très large statut d’autonomie de la région, mais en imposant le respect de l’intégrité de la Moldavie, ce que refuse Moscou, et qui conduit depuis à un statut quo qui convient bien à cette dernière (2).
Cependant, “en avril 2017, le baromètre de l’opinion publique de l’Institut des politiques publiques de Chisinau montrait que les partisans de l’intégration eurasiatique (49%) dépassaient encore ceux de l’intégration européenne (45%)” (3). Rappelons que ce projet d’intégration eurasiatique avait été présenté par Poutine en 2011 comme l’équivalent de l’Union européenne à l’Est, un projet que le Maïdan de l’hiver 2013-2014 avait sérieusement compromis, remplacé depuis par le fantasme du rétablissement de l’empire par la soumission forcée des anciens satellites. Selon Michel Labrecque, en 2023 les sondages montrent qu'”une minorité importante de la population” pense encore qu'”une éventuelle invasion russe de la Moldavie serait une libération”, car “aux yeux de beaucoup de citoyens de plus de trente ans, la Moldavie indépendante n’a jamais donné deux choses essentielles : une stabilité économique et un revenu minimum décent” (1). Moscou utilise notamment l’arme énergétique : en coupant le gaz à la Moldavie à l’hiver 2023 pour la punir de son appui à l’Ukraine, elle a provoqué une augmentation considérable des coûts. Pour l’écrivain moldave Iulian Ciocan, auteur d’une dystopie (4) intitulée “Et demain les Russes seront là” (5), “30% des Moldaves considèrent que Poutine est leur dieu” et “la Russie considère que notre territoire lui appartient. Ce qui veut dire qu’un jour elle cherchera à le récupérer. L’oeil de Moscou est toujours sur nous” (1).
Au cours de l’interview qu’il m’a accordée à Chisinau le 21 août dernier, Mihaï Fusu, interrogé à ce sujet, faisant référence aux aléas de l’histoire de la Moldavie ballotée entre les puissances, a déclaré qu'”un petit pays s’adapte, doit savoir s’adapter (…). Donc si la nécessité de la géopolitique est favorable à la réunification avec la Roumanie, avec l’Europe, avec l’OTAN, la société va être préparée pour cela. Et au contraire, si l’Europe, si l’Amérique est faible, disons si elle est affaiblie, tout de suite la Russie va monter et tout de suite la société va décider (de virer de bord), parce que les petits pays vous voyez, ce sont des pays qui se sont toujours adaptés” (6).
D’ailleurs, selon l’écrivaine moldave Tatiana Tibuleac, “la russification de la langue moldave s’est incrustée en nous. C’est ce qui fait, pour beaucoup de Moldaves, se détacher mentalement de la Russie n’est pas facile” (1). Et pour Fusu “gratte un peu le Moldave et tu découvriras un Russe à l’intérieur”. Cependant selon lui, malgré ce vecteur favorable, la Fédération de Russie de Poutine mène une politique d’influence contre-productive, conforme à son régime dictatorial : “le problème c’est que la Russie ne laisse pas la Moldavie libre de choisir la relation qu’elle veut entretenir avec elle. Elle veut édicter les règles du jeu et uniquement les règles. C’est une pratique de la Russie envers ses voisins, à commencer par l’Ukraine, depuis son existence” (1).
La relation que Moscou entretient avec ses anciens satellites, conséquence de la négation de sa dimension coloniale, entée sur l’illusion communiste, ne respecte en effet ni leur identité, ni, par voie de conséquence, leur statut d’interlocuteur à part entière. Et cette identité repose essentiellement sur la langue, la langue roumaine, “moldavisée” et russifiée selon les régions des espaces roumanophones et l’histoire différenciée qu’elles ont connues. C’est sur la revendication de la langue roumaine que s’est d’ailleurs opérée la prise d’indépendance de la Moldavie dès la Perestroïka, aboutissant à la déclaration d’indépendance de 1991. La professeure Ana Gutu, déclare dans l’interview qu’elle m’a accordée à Chisinau le 19 août, que la question linguistique n’entraînera pas en Moldavie de conflit similaire à celui que connaît l’Ukraine actuellement, même si elle reconnaît que Poutine y a instrumentalisé la question de la langue. En tant que députée au parlement de Moldavie, elle est d’ailleurs à l’origine de l’inscription de la langue roumaine comme langue officielle dans la constitution moldave (7). Reste à se demander si l’absence de statut officiel de la langue russe, largement utilisée dans les conversations, les médias, les réseaux sociaux, etc., et pas seulement par les descendants des Russiens installés en Moldavie lors de la soviétisation postérieure à 1945, ne compromet pas quelque peu l’avenir.
L’expérience du voyage de la partie roumaine de la Moldavie à la république de Moldavie proprement dite est d’ailleurs éclairante à ce sujet. A Iasi, ancienne capitale de la Moldavie, une ville universitaire et un centre culturel important, personne ne parle russe. Alors que lorsque l’on passe à Chisinau, capitale de la république moldave distante d’une centaine de kilomètres à vol d’oiseau, l’on se retrouve dans un univers russe : la langue parlée dans la rue, les bulbes des églises orthodoxes, même si les inscriptions sont en caractères latins. Plus profondément, écoutant un soir à Iasi la liturgie au monastère de Golia, j’y ai retrouvé les modulations byzantines que j’avais entendues au monastère roumain du mont Athos ou au monastère serbe de Decani au Kosovo. Le lendemain matin, débarquant à Chisinau et passant à la hauteur d’une église, j’y ai entendu par haut-parleur la diffusion de la liturgie russe, à la modulation très différente, avec ses basses caractéristiques. Cette différence explique peut-être une différence de sensibilité, et la référence à des espaces civilisationnels distincts au sein du monde orthodoxe. L’église orthodoxe moldave d’obédience russe pâtit d’ailleurs de l’image ignominieuse et contraire au christianisme offerte par le patriarcat de Moscou, qui soutient la guerre d’agression de Poutine et l’enflamme, même si elle reste majoritaire. Je n’ai en effet compté qu’une ou deux églises orthodoxes dépendant du patriarcat roumain à Chisinau.
Le passage de Chisinau à Tiraspol, capitale de la “république moldave de Transnistrie” – entité sécessionniste de la Moldavie non reconnue internationalement – procure un nouveau dépaysement : l’on s’y retrouve, sinon dans un musée de l’Union soviétique, tel que les guides touristiques la présentent généralement, du moins dans une ville de province de la Fédération de Russie, car cette région évolue elle aussi, même si elle reste davantage marquée par son passé soviétique – commencé dès la fin de la guerre civile en Russie – que le reste de la Moldavie. A la frontière, dans la banlieue de Bender, le douanier transnistrien se contente généralement de demander combien de jours l’on séjourne et l’adresse où l’on résidera en Transnistrie. Passée Bender, qui se trouve sur la rive droite du Dniestr, l’on se retrouve bientôt à Tiraspol, une ville peuplée de 150 000 habitants dans une région qui en compte maintenant moins de 500 000. Première chose qui frappe : le nombre d’enseigne “Sheriff”, le conglomérat créé par d’anciens dirigeants locaux du KGB, qui détient tout en Transnitrie, et dirige la politique. A l’époque soviétique, cette région a été privilégiée dans le développement d’un complexe militaro-idustriel. Selon Josette Durrieu, ancienne sénatrice, qui connaît bien la Moldavie et l’ancien espace soviétique, “la sécession de la Transnistrie privera la Moldavie de cette base industrielle, réduisant, en l’affaiblissant, le reste du pays à une simple et stricte zone agricole. De Bender à Tiraspol et Rybnitsa, en passant par le camp militaire de Cobasna, on recensait quatre usines d’armement et des stocks d’armes et d’explosifs se sont accumulés” (2).
L’économie de la région s’est cependant diversifiée et a commencé à s’orienter vers l’Ouest : “sa relative production industrielle est basée sur la métallurgie, le ciment, le textile (surtout le coton), les chaussures; à Bender la production de chaussures est d’environ un million cinq cent mille paires” dont beaucoup sont exportées en Allemagne (2). Selon Labrecque, à l’heure actuelle, “60% des exportations de la Transnistrie sont aujourd’hui destinées à l’Europe. L’accès à la Russie via l’Ukraine étant bloqué tant que le conflit durera, ce pourcentage risque d’augmenter”. De plus, “tout comme la Moldavie, la Transnistrie connaît un fort exode de population. Auparavant, les exilés prenaient tous le chemin de la Russie. Dans les années récentes, environ la moitié a choisi de se rendre dans les pays de l’UE. Ce qui transforme aussi le sentiment d’appartenance (…) Il y a présentement une ruée de Transnistriens pour obtenir des passeports moldaves. Au cas où la Moldavie accède à l’Union européenne et que la guerre en Ukraine ne s’étende. Qui sait ?” (1).
Car la Fédération de Russie, outre le stock d’armes, maintient ici une présence militaire évaluée à environ 1500 combattants, pour y “maintenir la paix”, suite aux accords qui ont mis fin au conflit de 92, aboutissant au satu quo actuel. Autant que l’on puisse l’observer, cette présence est conséquente. Notamment à Bender, au pied de la forteresse dominant le Dniestr sur sa rive occidentale, que les Russes occupent car il s’agit d’un noeud ferroviaire important. Et ils renforcent cette présence si l’on en juge par la douzaines d’immeubles d’habitation de sept étages récemment construits et relativement luxueux à la sortie de Tiraspol en direction de Bender, ceinturés par un mur précisant “forces armées russe”, tandis q’une “maison des officiers russes” se trouve non loin de là. Difficile d’enquêter sur la relation qu’entretiennent les Transnistriens à l’égard de leurs “protecteurs”. Dans les commerces où l’on peut, rarement, croiser des soldats russes, ils ne semblent cependant pas accueillis ici avec une trop grande ferveur. Selon un jeune homme rencontré par Labrecque en Transnistrie au printemps 2023 “ici une grande majorité des gens sont contre la guerre, mais personne ne vous le dira publiquement” (1). La présence militaire russe se double d’ailleurs d’une présence diplomatique conséquente, installée dans les vastes locaux flambants neufs d’une “représentation de l’ambassade de la Fédération de Russie en Moldavie” en périphérie de Tiraspol. Car la Fédération de Russie n’a pas reconnu officiellement la sécession de cette province de la Moldavie, qu’elle occupe de fait. Et son drapeau domine à Tiraspol tous les bâtiments officiels (8).
Mais si la région est russophone, elle compte “beaucoup de Moldaves roumanophones” (1), majoritaires à Bender (Tighina en roumain), ainsi qu’à Dubasari et Grigoriopol. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser “la Transnistrie accueille un assez grand nombre de réfugiés ukrainiens alors que l’enclave est ouvertement pro-russe”. Il y a à cela “une explication logique : près de 30% des citoyens sont d’origine ukrainienne. Avant de faire partie de la république socialiste de Moldavie ce territoire appartenait à l’Ukraine. Facile de déduire que des tantes, des cousines, des belles-soeurs fassent appel à la parenté pour se soustraire aux bombes” (1). Le régime transnistrien possède cependant une particularité qui le rapproche du rêve impérial poutinien. Si la statue de Lénine, en pied et en buste, continue à sévir à certains endroits de la ville, la place centrale de Tiraspol est elle ornée de la statue équestre de son fondateur, le général Souvorov, en regard de celle de Catherine II, de l’autre côté de la rue principale, la rue du “25-octobre”, auquel son nom d’origine “Pokrovskaïa” (Intercession) a été rendu à certains numéros.
L’hommage statuaire aux principaux acteurs de la conquête de la Crimée et de la colonisation de l’Ukraine, révèle l’attachement au passé impérial de l’actuel président de la Transnistrie, Vadim Krasnoselsky, soutenu par Sheriff, qui se dit partisan d’une monarchie constitutionnelle et considère la “révolution socialiste d’octobre 1917” une catastrophe et les bolchéviques des traîtres et des usurpateurs. Il considère en outre la “décosaquisation” (9), perpétrée à l’intitiative de Lénine dès 1919, “un génocide basé sur des critères de classe” et qu’en Transnistrie le “Holodomor” (10) a été organisé par les communistes au pouvoir dans la région. Il a en revanche rendu hommage à l’un des chefs de l’Armée blanche, le général Mikhaïl Drozdovsky, qui avait conduit la marche de la Première Brigade des Volontaires Russes de Iasi au Don (11).
La Transnistrie, dont le statut reste en suspens, se trouve donc en tension entre son tropisme économique européen et sa relation au “monde russe post-soviétique”, verrouillée par la présence militaire russe. Nul doute que l’avenir de la région sera déterminé par l’issue de la guerre d’agression conduite par Poutine en Ukraine, qui pour l’heure reste circonscrite à l’Est du pays. Lors de la manifestion massive qui a eu lieu le 21 mai 2023 à Chisinau en faveur de l’adhésion à l’Union européenne, Maia Sandu a prononcé un discours programmatique dans lequel elle a déclaré : “la Transnistrie est une partie de la Moldavie. Nous voulons une résolution pacifique, mais il est hors de question de laisser aller le territoire”, dont elle souligne que la moitié de ses exportations sont destinées à l’Europe, ce qui consitue “un énorme changement depuis dix ans” (1). Elle le confirme lors de l’interview qu’elle a accordée au journaliste et blogueur vidéo Iouri Dud le 7 mai dernier, dans lequel elle révèle sa qualité de femme d’Etat : “la solution du conflit de Transnistrie ne pourra être que pacifique” (12).
La Moldavie possède cependant une autre région autonome russopohone et réputée “prorusse”, la Gagaouzie, située au sud et peuplée de 130 000 habitants, d’origine turque et orthodoxes. Selon le journaliste gagaouze Mihaï Sirkeli, “l’avenir de la Gagaouzie est définitivement au sein de l’Europe. Mais la plupart ne le voient pas encore. Ca donnerait une véritable protection à l’autonomie culturelle et linguistique et à la liberté d’expression. Cela augmenterait aussi l’aide au développement économique et social que la Russie ne peut donner” (1). Lui même a vécu une conversion amorcée lors du conflit en Géorgie en 2008, comme il l’explique au journaliste Ivan Sviatchenko sur son canal YouTube Nonfiction (13). L’Union européenne constitue en effet désormais un pôle d’attraction pour les petits pays situés dans la zone historique de conflit entre espaces politico-civilisationnels, car elle est perçue comme une garante de la préservation de leur identité et de leur développement dans un cadre pacifique et démocratique.
Ces pays, dont l’histoire est marquée par les expériences totalitaires, apportent d’ailleurs à l’Europe des pays fondateurs de l’Union une “resémantisation”, un rappel du sens de leurs idéaux, quelque peu dilués dans le labyrinthe bureaucratique qui semble la constituer. Fusu quant à lui déclare “je crois à l’Europe, je n’aime pas le fait que l’Amérique veuille à tout prix garder l’Europe de son côté, mettre la griffe sur l’Europe. Moi je pense que l’Europe doit devenir un joueur indépendant, et vraiment amener sur la planète un modèle de la vraie démocratie, de l’amitié entre les nations. L’Europe c’est une histoire de guerres, de révolutions, de famines, de tueries. L’Europe c’est l’endroit où l’on connaît quels sont les risques à quoi peuvent amener les idéologies, la guerre etc. L’Amérique n’a jamais eu de guerre sur son territoire, elle a mené des guerres sur les territoires des autres, donc ce n’est pas une nation dont nous les Européens devont prendre une leçon. Nous devons nous baser sur notre histoire, sur notre expérience, et être confiants dans les idées des pères de l’idée de l’Union européenne” (6).
Dans un proche avenir la Moldavie va se trouver face à des échéances importantes. Le 20 octobre aura lieu le premier tour des élections présidentielles, où Maia Sandu briguera un second mandat, doublé d’un référendum sur l’adhésion à l’Union européenne. Les difficultés économiques causées par la guerre en Ukraine, l’afflux de réfugiés qu’il a fallu aider et héberger, ainsi que la nécessaire diversification de l’approvisionnement en énergie, peuvent jouer en sa défaveur. D’autant plus que la lutte déterminée menée par la présidente et son équipe, épaulée par l’UE, pour lutter contre la corruption, ne porte pas encore ses fruits, comme elle l’explique au cours de l’interview avec Doud, tant le système judiciaire est lui-même profondément corrompu. Il faut ajouter à cela la force de frappe de l’argent sale en provenance de la Fédération de Russie, qui achète ses relais en Moldavie, ainsi que la propagande diffusée dans les médias russophones. Cependant la guerre de destruction d’une nation menée par Poutine en Ukraine en fera réfléchir plus d’un. “Et si, finalement, l’invasion russe en Ukraine avait attisé de nouvelles braises en faveur de l’idée européenne en Moldavie ?” s’est interrogée Sandu lors de son discours du 21 mai 2023. Car “à force de jouer avec le feu, Poutine a peut-être créé des incendies dans des directions qu’il n’avait pas prévues” (1).
Frédéric Saillot, le 9 septembre 2024.
(1) Michel Labrecque, en collaboration avec Mihai Fusu, “La Moldavie dans l’oeil du cyclone russe”, éditions Septembre, mai 2024.
(2) Josette Durrieu et Florent Parmentier, “La Moldavie à la croisée des mondes”, éditions Non Lieu, octobre 2019
(3) Ibid.
(4) le contraire d’une utopie
(5) Tropismes éditions, 2015
(6) https://www.youtube.com/watch?v=-qjUhzxW97s&t=20s
(7) https://www.youtube.com/watch?v=-qjUhzxW97s&t=12s
(8) Voir la photo illustrant cet article
(9) Déportation, massacres et destruction des stanitsas des cosaques.
(10) Famine génocidaire organisée par Staline en Ukraine et dans d’autres régions d’URSS, dont le Kazakhstan en 1932-1933. La Transnistrie faisait alors partie de l’URSS.
(11) Voir l’article Wikipedia en anglais consacré à Vadim Krasnoselsky
(12) https://www.youtube.com/watch?v=cb35OPC9HFI
(13) https://www.youtube.com/watch?v=uTTuMt7ffKY