Samuel Paty était un professeur exemplaire. Il enseignait l’histoire-géographie et l’instruction civique au collège du Bois-d’Aulne à Conflans-Sainte-Honorine, une ville sans histoire, dont Michel Rocard a longtemps été le maire. C’est dans ce contexte que la nouvelle de son assassinat, suivi de sa décapitation, par un terroriste d’origine tchétchène a surpris tout le monde ce vendredi 17 octobre, veille des vacances de la Toussaint, tant il paraît difficile, malgré le constat récent d’ensauvagement que subit la société française, d’admettre une fois de plus une réalité que l’on croyait jusque-là reléguée hors de nos frontières. La trame est assez rapidement mise à jour, qui a conduit au meurtre abject d’un homme prenant calmement à pied le chemin du retour à son domicile après une journée de travail, par un homme surarmé et gorgé de haine, à l’affût depuis trois heures devant l’établissement. Impliquant un parent d’élève et des élèves du collège, un militant islamiste connu et l’assassin, extérieurs au collège, cette trame révèle une logistique nouvelle et inquiétante, obligeant les autorités à une réaction ferme et immédiate.
Car ce qui a conduit à l’assassinat de Samuel Paty a surgi dans ce qui constitue l’ordinaire des établissements scolaires, où l’interrelation des enseignants, de leurs syndicats, de l’administration du collège, des élèves, des parents d’élèves et de leurs associations, détermine le cours des événements, le tout chapeauté par une administration rectorale et une inspection plus lointaines. C’est donc dans tout ce qui constitue la communauté scolaire au sens large, qui connaît parfois des conflits et des cabales, généralement circonscrits par les instances de négociation, qu’a été nouée ce que le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a qualifié de “fatwa” (1), où un père d’élève et le militant islamiste avec lequel il s’est associé pour porter plainte et lancer une cabale contre Samuel Paty, jouent un rôle que l’enquête devra préciser. Car s’est ajouté à cela le prosélytisme en ligne de l’islamisme et ses campagnes de haine, démultipliés par les réseaux sociaux. Il semblerait en effet qu’il y ait manifestement eu une cabale montée contre ce professeur, dans la mesure où l’élève qui a été interviewée pour dénoncer son cours d’instruction civique sur la liberté d’expression à une classe de quatrième, où il aurait demandé aux élèves musulmans de quitter la salle pendant qu’il montrait les caricatures de Mahomet publiées par Charlie-Hebdo, n’a pas assisté au cours. Par ailleurs l’on a appris que la soeur du père de cette élève avait rejoint les groupes terroristes en Syrie.
Il est difficile de savoir comment s’est déroulé le cours incriminé, mais sachant ce qu’on connaît de Samuel Paty en recoupant les divers témoignage, il est peu probable qu’il se soit déroulé de la façon discriminatoire dont cela a été rapporté par cette élève. Quant au contenu exact de ce cours, il n’a pas encore été divulgué, ce que l’enquête pourra permettre, comme de déterminer la chaîne des responsabilités qui ont mené au meurtre. Le fait est que la cabale a circulé dans la fachosphère islamiste, ce qui a alerté le terroriste, en cours de radicalisation par cette voie depuis quelque temps, notamment par des contacts avec un terroriste russophone situé dans la poche d’Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, où sont retranchés les derniers groupes terroristes. A la recherche d’un acte pour assouvir la soif de vengeance et la haine que sa présence dans une France laïque et libérale depuis l’âge de six ans a suscitées, rejetant les possibilités qui lui étaient offertes par l’exil de ses parents de s’ouvrir à une société et une culture ouvertes à l’universel, même si ce n’est pas sans certains travers, il s’est mis en contact avec le père de l’élève. Mais le plus terrible dans l’acte qu’il a commis contre l’un de ceux qui ont tenté de l’instruire pendant douze ans, c’est qu’il a été accompagné dans ses trois heures d’affût par des élèves de l’établissement, qui ont reçu de l’argent pour lui désigner la victime, sans que l’un d’eux au cours de ces trois longues heures n’aille prévenir le collège, alors que les intentions violentes de l’islamiste, dans le contexte de la cabale connue de tous au sein de la communauté scolaire, où tout se sait, pouvaient être devinées. Il y a là une très grave rupture de confiance dans le pacte scolaire, sinon dans le pacte social, qui cimentent une société.
Mais venons en au fond de l’affaire : les caricatures de Mahomet, qui ne sont pas des caricatures de Mahomet en tant que tel, mais des caricatures du Mahomet des islamistes, sur fond d’attentats, d’exactions et de prosélytisme par le vêtement et la diffusion d’une idéologie obscurantiste, rétrograde et totalitaire, incompatibles avec les institutions et la civilisation française. Ces caricatures participent d’un des aspects de la culture française avec lequel tout récent ressortissant doit se familiariser s’il veut comprendre la société dans laquelle il vit pour s’y intégrer : l’ironie, le sarcasme, la gauloiserie précisément, la parodie, les chansonniers, et la caricature inaugurée par Daumier au 19ème siècle. Si l’on peut considérer que ces caricatures sont offensantes lorsqu’on les décontextualise, il faut admettre qu’elles répondent à une autre offense, sans commune mesure, puisqu’elle ne se manifeste pas dans le symbolique mais dans le réel celle-là : l’inadmissible sauvagerie mise en oeuvre par l’islamisme dans nombre de pays musulmans et maintenant en Europe et particulièrement en France, et son projet beaucoup plus insinuant de prise de pouvoir au plan politique par entrisme dans les institutions. Pourquoi cet acharnement ? Parce que la France, “fille aînée” de l’église catholique, offre un modèle laïque unique au monde, rétif à la mondialisation telle que la conçoivent les anglo-saxons, qui offrent à l’islam et aux islamistes un modèle multi-culturel, en crise lui aussi comme on le voit par les attentats à répétition que connaît l’Angleterre.
Cette mondialisation par l’économie, dont on prétendait qu’elle allait mettre fin à l’histoire, se heurte désormais au choc des civilisations, dont un épisode se déroule sur notre territoire. Car la mondialisation telle qu’elle existe sur l’internet et les réseaux sociaux, montre la difficulté de la cohabitation de cultures et de mentalités que ne séparent plus la distance géographique, mais des siècles de mûrissement civilisationnel. La mondialisation est en effet le fait de la civilisation occidentale, formée par la raison grecque et la religion chrétienne, qui libère la société en “rendant à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu”, sur quoi voudrait maintenant revenir l’islamisme dans son projet théologico-politique régressif et obscurantiste, s’appuyant sur le fait que l’islam fait en effet retour sur le théologico-politique du judaïsme originel, écarté par le christianisme. Le Dieu d’amour universel révélé par le Christ, ne semble en effet pas le Dieu des Pharisiens, corseté d’interdits, même si le christianisme reconnaît les dix commandements communiqué par Lui à Moïse au Sinaï, et notamment le premier des interdits : “Tu ne tueras pas”, que ne reconnaît pas l’islam, mettant lui en oeuvre un Dieu conquérant.
Observons cependant que l’engrenage qui a conduit au meurtre de Samuel Paty, si ce dernier a reçu le soutien plutôt exceptionnel de la principale du collège, n’a pas été enrayé comme il l’aurait dû, par l’inspection, sous l’autorité du recteur d’Académie, qui a été saisi de l’affaire, et qui avait annoncé sa visite dans l’établissement, sans qu’aucune autre mesure ait été prise, alors que la cabale était en cours, le dénonçant et donnant son adresse. A quoi attribuer cette cécité ? L’idéologie et le conservatisme bien connu de ce corps recruté dans l’élite professorale, prompt à mettre en cause les enseignants lorsque se produit un incident ? Rappelons que ce corps a avalisé et fait appliquer sans état d’âme les diverses réformes qui depuis trente ans ont gravement remis en cause la mission d’instruction de la dite “Education” nationale, démission qui ne joue pas le moindre rôle dans le “séparatisme scolaire” d’une partie des élèves. Le fait est que ce négationnisme en acte est largement partagé, ne voulant pas voir ce que tout le monde peut constater depuis nombre d’années, sous peine d’être accusé de tenir un discours d’extrême-droite. Observons que c’est pratiquement en fin de mandat, sous la pression des événements, qu’Emmanuel Macron, le 2 octobre dernier, prononce aux Mureaux un discours sur le séparatisme (2).
Une semaine après le nouvel attentat près des anciens locaux de Charlie-Hebdo, qui a failli coûter la vie à deux salariés de l’agence de presse Premières Lignes, dans le contexte du procès des auteurs de l’attentat de 2015 et de la republication à cette occasion des caricatures de Mahomet, il n’hésite plus à nommer un chat un chat : le “séparatisme islamiste”, déjà bien installé dans la description réaliste qu’il en fait car, précise-t-il : “il y a dans cet islamisme radical une volonté revendiquée, affichée, une organisation méthodique pour contrevenir aux lois de la République et créer un ordre parallèle, ériger d’autres valeurs, développer une autre organisation de la société, séparatiste dans un premier temps, mais dont le but final est de prendre le contrôle, complet celui-ci”. Les mesures annoncées sont à la mesure de cette entreprise de subversion : répression par les Préfets de tout manquement aux valeurs de la République, interdiction des structures, mosquées ou associations, nommément celles qui sont dirigées par les Frères musulmans et les salafistes, où sont propagées l’idéologie islamiste, expulsion des contrevenants étrangers. Parmi ces mesures, le rôle de l’école républicaine est mis en avant, ce qui a sans doute avivé les tensions dirigées contre elle, dans un discours qualifié de “raciste” et de “néocolonial” par les islamistes, et il est prononcé la fin de ce que l’on a nommé “l’islam consulaire”, cette délégation des prêches et de l’enseignement de l’arabe à des fonctionnaires d’Etats musulmans, l’Algérie, le Maroc et la Turquie.
La président Macron avait déjà annoncé ce dernier point dans son discours de Mulhouse le 18 février dernier, où l’on peut voir, avec les tensions en Méditerranée orientale, où Macron est le seul à s’opposer à Erdogan, la motivation des invectives de ce dernier, allant même jusqu’à appeler au boycott des produits français, comme le bien nommé “caprice des dieux”, ce qui lui a d’ailleurs valu les honneurs de la dernière couverture de Charlie-Hebdo (3). Ce Frère Musulman est en effet frustré de se voir ainsi ôter une possibilité d’influencer les musulmans en France, comme il le fait déjà auprès des trois millions de Turcs en Allemagne, outre le chantage permanent qu’il fait à l’Union européenne de lui envoyer de nouveaux contingents de réfugiés. Sans se rendre compte qu’en posant au champion de la défense des valeurs de l’islam en s’attaquant à Macron, il fait de ce dernier le champion de la défense des musulmans contre l’islamisme. Cet affrontement souligne cependant les termes du conflit de civilisation qu’Erdogan agite, qu’il a illustré cet été en retirant à Sainte-Sophie, le joyaux de la chrétienté orientale sur les rives du Bosphore, son statut de musée pour en faire une mosquée. Il s’agit pour lui de parachever la destruction de l’héritage d’Atatürk, qui avait fait de la Turquie un Etat moderne et laïc sur le modèle français. D’où sa particulière animosité à l’égard de la France et de son président.
Et il voit grand, alors que ses difficultés intérieures sont considérables, que ce soit sur le plan économique ou sur le plan politique, avec la perte électorale des deux plus grandes villes du pays par l’AKP, Istamboul et Ankara, d’où un surenchère et une fuite en avant à l’extérieur, dans un rêve de rétablissement de l’empire ottoman, qui pourrait le mener jusqu’à Kazan et aux montagnes de l’Altaï, par la mise en oeuvre du projet touranien d’union des peuples turcophones. Après la Lybie, il s’oppose à la Russie dans le Caucase avec le conflit du Haut-Karabakh, où il appuie l’offensive azerbaïdjanaise, alors qu’il lui doit la vie. Il aurait en effet été informé par elle de la mise en oeuvre du coup d’Etat de juillet 2016, croyant pouvoir s’en faire un allié pour le règlement du conflit en Syrie, où Erdogan, Frère musulman, était allié des terroristes et particulièrement de l’Etat islamique. Mais revenons à l’attentat contre Samuel Paty, dont nous voyons ici les implications sur le plan géopolitique. Ramzam Kadyrov, le maître de Grozny inféodé à Vladimir Poutine, et parfois go-between de la Fédération de Russie dans les relations de cette dernière avec certains Etats musulmans, s’est cru récemment obligé de faire de la surenchère par rapport à Erdogan en s’adressant tout aussi vulgairement que ce dernier au président français.
Le meurtrier de Samuel Paty étant d’origine tchétchène, Kadyrov avait commencé, à juste titre, par écarter toute responsabilité dans l’attentat, d’autant plus que la famille en question avait reçu en France le statut de réfugié, ce qui veut dire, pour qui connaît les dessous des deux guerres de Tchéchénie, qu’il s’agissait au moins d’opposants. Elle s’était d’ailleurs vue refuser ce statut par la Pologne, mieux informée. Rappelons que la Tchéchénie a été dans les années 90 le théâtre d’une intervention terroriste internationale, avec décapitation de jeunes appelés russes faits prisonniers. Les services français étaient d’ailleurs dès le début des années 2000 parfaitement au courant de l’installation d’une mafia tchétchène, notamment dans le sud de la France, sans que les politiques, engagés dans une folle collaboration avec les groupes terroristes dans les Balkans comme plus tard en Syrie, ne réagissent. C’est dire si la prise de conscience actuelle sur ce qui se passe sur le territoire, doit s’accompagner d’un mea culpa des responsables aux affaires à l’époque. Le jour même de l’attentat, Kadyrov poste donc un message sur son compte Telegram, où, ces précisions faites, il présente ses condoléances à la famille de la victime, ajoutant cependant “on ne peut pas qualifier le comportement des Français autrement que de provocateur”, retirant d’une main ce qu’il avait donné de l’autre, sous-entendant ainsi que Samuel Paty était lui-même responsable de son assassinat et, ce qui est encore plus inadmissible, le justifiant puisque cela sous-entendait également que c’était la réponse à une “provocation”.
Observons d’ailleurs que si le président Poutine a présenté ses condoléances au président Macron pour le “meurtre barbare d’un professeur français” (4), ce n’est que trois jours après l’attentat, et ce n’est que lorsque ce dernier a pris l’initiative de lui téléphoner au sujet du conflit au Haut-Karabakh. Et à la suite des provocations d’Erdogan, voulant poser au défenseur des musulmans français injustement persécutés, Kadyrov en rajoute dans un post du 27 octobre sur son compte Telegram, évoquant le discours du président français lors de la cérémonie d’hommage à Samuel Paty à la Sorbonne le 21 octobre (5) : “Le gouvernement français soutient la publication des caricatures du prophète Mahomet, comme l’a déclaré le président Emmanuel Macron. Il a qualifié ces actes offensants à l’égard de deux milliards de musulmans de ‘liberté de parole'”. Mieux qu’Erdogan, Kadyrov se veut donc le leader des musulmans de la terre entière. Ce faisant il commet une erreur d’interprétation, prouvant qu’il n’a pas lu le discours qu’il cite, ne disposant sans doute pas de traducteur qualifié pour cela.
Macron a en effet déclaré ce jour-là, s’adressant à Samuel Paty : “Nous défendrons la liberté que vous enseigniez si bien et nous porterons haut la laïcité. Nous ne renoncerons pas aux caricatures, aux dessins, même si d’autres reculent. Nous offrirons toutes les chances que la République doit à toute sa jeunesse sans discrimination aucune. Nous continuerons, professeur. Avec tous les instituteurs et professeurs de France, nous enseignerons l’Histoire, ses gloires comme ses vicissitudes. Nous ferons découvrir la littérature, la musique, toutes les œuvres de l’âme et de l’esprit. Nous aimerons de toutes nos forces le débat, les arguments raisonnables, les persuasions aimables. Nous aimerons la science et ses controverses. Comme vous, nous cultiverons la tolérance. Comme vous, nous chercherons à comprendre, sans relâche, et à comprendre encore davantage cela qu’on voudrait éloigner de nous. Nous apprendrons l’humour, la distance. Nous rappellerons que nos libertés ne tiennent que par la fin de la haine et de la violence, par le respect de l’autre”.
Ces propos sont très différents de ceux qu’insinue Kadyrov, ce qui est indigne d’un responsable politique occupant la place qui est la sienne en Fédération de Russie. Il est vrai que dans sa rivalité avec Erdogan, il se doit d’apparaître comme un leader musulman rigoriste, lui qui a combattu les terroristes islamistes, et continue à les combattre, les qualifiants de suppôts de Satan, avec des moyens autrement plus efficaces que ceux que le président Macron compte mettre en oeuvre. Ce dernier n’a en effet pas dit “nous ne renoncerons pas aux caricatures de Mahomet”, il a dit : “nous ne renoncerons pas aux caricatures”, c’est à dire à un genre artistique pratiqué en France, auxquelles appartiennent évidemment les caricatures de Mahomet, en tant que réponse aux islamistes. Ceci demande un travail de pédagogie, celui auquel s’adonnait Samuel Paty, avec tous les autres éléments de la pédagogie énoncés par Macron. Tout cela que l’école “réformée” ces trente dernières années n’enseignait plus que grâce à la ténacité de certains professeurs, dont sans doute faisait partie Samuel Paty, et dont il faut espérer que le ministre Blanquer veille à ce qu’ils soient rétablis à part entière. En tout cas Kadyrov ferait bien de s’en inspirer, notamment pour ce qui concerne “le débat et les arguments raisonnables”.
Nous lui ferons grâce de la suite de son propos, quelque peu délirant, où il accuse le président Macron de propager le terrorisme en France en prenant des lois pour contrôler les mosquées et les associations, dans le but de provoquer les musulmans au terrorisme, insinuant que ce sont les musulmans qui sont visés , alors que ce sont ces mêmes islamistes qu’il combat en Tchétchénie. Kadyrov vient d’ailleurs d’être recadré par le Kremlin, le remettant à sa place par la bouche du porte-parole Dimitri Peskov, déclarant que “le dirigeant d’un sujet de la Fédération n’est pas en charge de la politique extérieure, pour laquelle il doit suivre la ligne du chef de l’Etat” (6). Kadyrov a aussitôt refusé d’obtempérer, menaçant même de démissionner, en rétorquant qu’il s’était exprimé non pas en tant que politique mais en tant que musulman, apportant ainsi la preuve de sa confusion des deux niveaux, et qu’il y a un effort à faire en Fédération de Russie pour appliquer les principes de laïcité dont elle se revendique dans l’article 14 de sa constitution.
Quant au train de mesures annoncées par le président Français, dont l’on attend qu’elles soient réellement mises en oeuvre, il vise tout simplement à défendre ce modèle français de laïcité, dans le cadre duquel enseignait Samuel Paty, un modèle inspiré de l’esprit du christianisme, dont le monde en proie aux conflits inter et intra-religieux ferait bien de s’inspirer. Dans ce modèle il s’agit de distinguer les affaires de la cité des questions de foi, réservées à l’église, au temple, à la synagogue et à la mosquée, ou encore à la famille. L’avant-dernière religion arrivée en France, le judaïsme, a accepté de s’amputer de la dimension politique de sa doctrine, pour une intégration pleine et entière à la France, à ses valeurs et à ses institutions républicaines. La dernière, l’islam, doit en faire autant.
Frédéric Saillot, le 28 octobre 2020
(1) https://www.europe1.fr/politique/attentat-de-conflans-nous-ne-pouvons-pas-laisser-faire-ce-genre-de-fatwa-en-ligne-sindigne-gerald-darmanin-3999585
(2) https://www.lefigaro.fr/politique/lutte-contre-les-separatismes-le-verbatim-integral-du-discours-d-emmanuel-macron-20201002
(3) https://www.lefigaro.fr/international/la-turquie-s-insurge-d-une-caricature-moquant-erdogan-en-une-de-charlie-hebdo-20201027
(4) http://kremlin.ru/events/president/news/64249
(5) https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2020/10/21/ceremonie-dhommage-national-a-samuel-paty-a-la-sorbonne
(6) https://ria.ru/20201028/kadyrov-1581958938.html