Flash-info, 11/09/2014

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La Nouvelle Russie – un pays de rêve

Samedi 6 septembre au Timothel Opéra-Madeleine, au lendemain de l’accord de cessez-le-feu dans le Donbass entre la Russie, l’OSCE, Kiev et les représentants des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, Pavel Goubariev, leader du mouvement la Nouvelle Russie, a donné une conférence de presse en vidéo-conférence au cours de laquelle il a repris les principaux thèmes développés dans un article récent intitulé “La Nouvelle Russie – un pays de rêve” :
Un acte constitutionnel de confédération a été signé entre les Républiques populaires de Lougansk et de Donetsk, en conformité duquel nous allons inclure d’autres Républiques populaires dans la composition qu’il prévoit. Si bien que la Nouvelle Russie pourra constituer un Etat fédéral ou bien confédéral. Je souhaiterais évidemment qu’il y ait une véritable mise à jour des principes du pouvoir. Dans le cadre de notre mouvement social et politique, nous avons défini trois de nos principes majeurs :
Le premier principe majeur est la création du nouvel Etat de Novorossia, et sous cette appelation nous avons en vue la grande Novorossia (1) (voir la carte). En fait ce conflit a mûri pendant 23 ans (2). Ses éléments déclencheurs ont été le “Maïdan” et la soi-disant “révolution de l’honneur”. Ces éléments déclencheurs ont révélé toute la dimension d’un conflit intérieur, qui, si l’on creuse bien, prend racine dans l’erreur qu’a constitué le rattachement du territoire de la Nouvelle Russie à la République socialiste soviétique d’Ukraine par les bolchéviques en 1922 pour des raisons économiques. C’est la cause de ce qui va devenir la bombe à retardement des événements auxquels nous assistons actuellement. En fait ce territoire a toujours fait partie de la Russie – notre grande Patrie. En comparaison du reste de la population de l’Ukraine, nous avons été et nous restons différents. Nous n’avons que le passeport en commun. Et c’est du passé. Tout est différent chez nous : nous, gens de Nouvelle Russie, sommes plus de culture citadine. Nous sommes différents et sur le plan de la culture, et sur le plan ethnique, ainsi que sur le plan du développement de l’ethnie. Désormais la Nouvelle Russie ne sera plus jamais ukrainienne. Parce que nous sommes trop différents, et le plus grave – parce que le sang a coulé. Nous ne pourrons jamais plus vivre dans le même pays avec des gens qui ont massacré nos parents et nos proches et qui professent l’idéologie banderiste (3). Bien que des forces extérieures aient constitué l’essentiel de la direction du processus, s’appuyant sur une composante idéologique de nationalistes et de bandéristes qui ont pris le pouvoir grâce au soutien de l’Ukraine de l’ouest – l’essentiel de la base sociale du maïdan est venue de là. Le banderisme est littéralement devenu dès les premiers jours la composante idélogique de l’Ukraine actuelle et les bandéristes ont constitué la masse de manoeuvre du mouvement. Pourquoi donc est-il à la mode maintenant en Ukraine de dire : où voyez-vous des bandéristes, montrez les nous ! Et pourquoi nous faudrait-il les montrer, on ne les a pas vus au Maïdan peut-être ? Nous y avons vu une force agissante, et c’étaient les bandéristes. Nous avons vu ces gens circuler en hordes de ville en ville et détruire les statues de Lénine, nous les avons vu aller d’une ville à l’autre prendre d’assauts les administrations régionales et massacrer les policiers… Pourquoi donc lorsque nous nous sommes mis à occuper pacifiquement des bâtiments administratifs a-t-on considéré que nous étions des criminels ? Bien qu’en effet nous ayons commencé à le faire face à un pouvoir désormais illégitime, lorsqu’à la place du président est apparu un faisant fonction, lorsqu’on a nommé un gouvernement en rouant de coups au préalable les députés et en les terrorisant. Tous les gens sains d’esprit comprendront que dans ces conditions l’Ukraine a perdu pour toujours la Nouvelle Russie.
Les oligarques sont prêts à exterminer la moitié de la population du Donbass pour retrouver le contrôle de ce territoire. Pour cela ils sont prêts à réduire en poussière le reste de l’Ukraine, à détruire le fond génétique, à mobiliser et à enterrer dans le Donbass toute la population mâle ukrainienne. Avec ça, ils ont deux buts : l’un est intérieur, l’autre intérieur. Le but extérieur – c’est de faire en sorte que notre territoire reste pour toujours une composante de l’intégrité de l’Ukraine, qui se trouvera sous contrôle total de l’Europe (4) et des USA, dirigée selon leur scénario et entrant dans la composition des Etats tampons ennemis de la Russie. C’est-à-dire la guerre générale des grands vassaux de la politique de l’Europe et des USA d’un côté contre la Russie de l’autre. Et le second aspect – ce sont les oligarques, qui après les révolutions populaires, perdront naturellement leur influence et seront au minimum coupés des grands flux d’argent. Parce que le rétablissement du pouvoir aura lieu et bien sûr ils y prendront part, constitueront des forces politiques qui seront l’expression de leurs intérêts. Et ça a déjà lieu. Ils ne peuvent cependant pas être sûrs du succès de ces forces, c’est pourquoi il jouent maintenant leur va-tout. L’oligarque “Ben” Kolomoïski a compris cela plus tôt que tous les autres, qui jette toutes ses ressources dans cette guerre – parce que pour lui c’est une question de vie ou de mort.
Sinon en quoi consiste l’élite politique ? L’élite, ce sont les gens qui, une fois au pouvoir, réalisent les idéaux déterminés dont ils se réclament, et qui, dans les moments critiques sont prêts à prendre leurs responsabilités et à sacrifier leurs intérêts et même à risquer leur vie pour leurs administrés et pour leur peuple. Alors que chez nous s’est constituée une forme altérée d’élite, quand ceux qui considèrent en faire partie se mettent des parts de crédit dans la poche lorsqu’ils exercent des fonctions de direction. Ceux-là sont habiles à trouver les moyens de conserver la destination de parts de crédit en maintenant leur droit, d’élections en élections, à rester collés à leur poste. Et maintenant nous savons tous comment au moment critique cette sorte d’élite n’a été en mesure ni de défendre ni de diriger son peuple. C’est pourquoi, lorsque sont survenus les événements du “printemps russe”, ce sont des gens du peuple, des leaders populaires qui ont pris la direction de la contestation. Quand la Crimée s’est réunie avec la Russie, le Donbass s’est insurgé, en tant que région la plus pro-russe, où vivent une quantité considérable de Russes ethniques. Le pouvoir ukrainien a complètement échoué en Crimée. Ils étaient alors occupé à en tirer profit sans s’occuper du reste. C’est donc sans difficulté que la Crimée est partie. Mais dans le Donbass il y avait quelqu’un à qui s’opposer, et Akhmetov s’y était déjà mis très activement. De façon à acheter la dynamique de protestation pour l’enterrer ensuite. Par exemple : selon le scénario écrit à Kiev, Nicolas Levtchenko (5), un homme proche de Rinat Akhmetov, aurait dû être élu gouverneur, et alors en gros aucun événement n’aurait eu lieu. Il y aurait actuellement une Ukraine unitaire avec une énorme contestation intérieure mais sans force politique véritable en mesure de défendre les intérêts de la Nouvelle Russie et de s’opposer à la junte et aux nationalistes.
Actuellement certains prétendent que le reste des régions de l’Ukraine vit en paix et ils font pression sur nous parce que nous combattons. Mais ce calme que l’on observe à Kherson, à Kharkov, dans les autres régions, et même à Kiev – en réalité est extrêmement précaire. C’est le calme avant la tempête. D’autres épreuves encore plus dures que celles que nous traversons attendent l’Ukraine. L’Ukraine – c’est un Etat-banqueroute. Elle est en état de pré-défaut. Des difficultés attendent tout le monde : nous en Nouvelle Russie, mais là-bas, des difficultés encore plus grandes attendent les gens. Le coup d’Etat en est responsable. Ceux qui ont réalisé le coup d’Etat et se sont proclamés les vainqueurs se sont mis à humilier les gens parlant le russe. Là-bas dans les meetings, sur les places se sont même faits entendre des appels à les priver de leur citoyenneté, d’en faire des citoyens de seconde zone, comme en Lettonie, bien qu’ici nous nous trouvions sur notre terre, ici se trouve la terre de nos origines, ici se trouve notre patrie. Qu’y a-t-il de difficile à créer les conditions légales pour organiser un référendum, à en faire un plébiscite sur le statut du territoire, et, sur la base de données objectives, à diviser l’Ukraine ? Ou bien ne pas la diviser. Lorsque le sang ne coulait pas, il était possible de discuter un statut fédéral, ce que nous avons demandé au début. Nous voulions seulement définir notre politique sociale, choisir dans quelle langue parler, combien d’argent rendre à Kiev, et combien resterait dans le budget local. Lorsqu’ils n’ont pas voulu répondre à cette revendication par la discussion, il n’est plus resté qu’une solution : l’opposition. Au début, ça a été une opposition citoyenne, après elle est devenue armée et, en fin de compte elle a versé dans la guerre civile.
Il n’y a rien d’étonnant à cela, il y a une tonne d’exemples – nous avons été les victimes d’une technologie de coup d’Etat, qu’ont réalisé ici des forces extérieures avec l’aide de leurs marionnettes. Je pense, et ce n’est un secret pour personne, que ce genre de révolution, ce genre de coup d’Etat, sont mis au point à l’aide d’une technologie rodée sur des dizaines d’exemples. Le commanditaire, ce sont les USA. Il y a eu la Lybie, il y a eu la Syrie, où tout le monde a pu observer ces processus destructeurs. Et lorsque nous avons vu ce coup d’Etat armé, nous avons dit : “Les enfants, regardez la Lybie, regardez la Syrie, mais tout mène à cela.Parce que vous ne prenez pas en considération le point de vue de l’autre côté”. La faute repose entièrement sur ceux qui ont accompli le coup d’Etat et qui n’ont pas pris en considération la volonté des gens, manifestée par le référendum du 11 mai, précisément la volonté de cette énorme quantité de gens qui ont dit : “Nous ne sommes plus l’Ukraine !”. Et si maintenant nous nous rendons, si nous déposons les armes, c’est un ethnocide qui nous attend – l’extermination de tous les gens un tant soit peu politiquement actifs, qui partagent les points de vue russes, se différenciant des points de vue ukrainiens de l'”élite” dirigeante, se différenciant de cette idéologie qui domine actuellement en Ukraine. Elle va continuer à s’imposer, à empoisonner la terre au moyen des technologies meurtières d’extraction du gaz de schiste, et à s’associer avec l’UE. Cela veut dire que des centaines d’entreprises vont fermer, que des dizaines de milliers de gens vont rester sans travail. Et le choix sera le suivant : ou bien continuer la guerre et vaincre, ou bien se rendre et mourir lentement, littéralement en une génération. Et il est parfaitement compréhensible que si la Nouvelle Russie tombe, toute l’Ukraine sera soumise à l’esclavage des oligarques et du pouvoir idéologique des banderistes. Mais c’est aussi un précipice pour la Russie. C’est pourquoi notre mouvement de libération joue un rôle au plan international. Bien sûr nous allons vaincre. S’il y avait un doute, personne ne se battrait avec autant d’obstination et d’abnégation. La conscience de cela, la conscience qu’ici nous nous tenons aux avant-postes de la Russie – notre grande Patrie – la conscience de cela et le sentiment de responsabilité qu’elle insuffle se trouve en chacun des résistants. C’est pourquoi nous combattons, c’est pourquoi nous ne nous rendrons pas.
L’on voudrait bien sûr qu’en Ukraine aussi fût formé un pouvoir populaire. L’on doit permettre au peuple de définir de façon indépendante l’orientation de son développement. Accorder une autonomie budgétaire, accorder l’éligibilité des gouverneurs, laisser le peuple lui-même former le pouvoir exécutif. Mais ce coup d’Etat, qu’ils ont appelé une “révolution de l’honneur”, en réalité ne s’avère rien d’autre qu’un coup d’Etat oligarchique : Yanoukovitch a été chassé, mais le reste est resté, les mêmes gens, sans exclusive. Quand leurs gouverneurs sont des oligarques, quand au gouvernement l’on trouve les mêmes abrutis que l’on a vus ces dix dernières années, quand un handicapé de l’intellect est devenu maire de la capitale (le boxeur poids lourd Klitschko, ndlr), alors voilà, “on a ceux qu’on a”. L’on voudrait bien sûr qu’ils fassent là-bas eux-mêmes une sorte de vraie révolution, la même que chez nous. En fait, il faut se rendre à l’évidence qu’au fond en Nouvelle Russie s’est réalisé le rêve qu’avaient formulé pour eux-mêmes les Ukrainiens à Kiev. Et s’il s’agit de liquider ce régime qui actuellement excite les peuples l’un contre l’autre, alors sans aucun doute la Nouvelle Russie aidera Kiev à réaliser son rêve.
Le second principe pour lequel nous nous sommes déclarés est l’instauration d’un véritable pouvoir populaire que nous concevons très largement : en premier lieu une quantité maximale de fonctions doit être éligible. Nous envisageons que les juges puissent être élus car la corruptibilité des juges est colossale, nous envisageons que la milice municipale puisse être élue, nous envisageons d’instaurer des procédures de rappel des députés élus par des actions simples, compréhensibles et clairement prescrites. Cela dans la mesure où si nous leur avons facilement accordé notre confiance, nous puissions aussi facilement la leur ôter, les éloigner du pouvoir s’ils commencent carrément à répartir à nouveau les ressources à leur profit plutôt que de réaliser leurs promesses pré-électorales. Si les gens voient, et ils le voient, qu’ils ont eux-mêmes élu un chef de la milice mais que le trafic de drogue va bon train, et chacun sait où et qui vend de la drogue, et que la milice, au lieu de lutter contre le trafic de drogue l’organise, ils vont conclure que le service de lutte contre le crime organisé, au lieu de lutter contre le crime organisé, constitue au fond lui-même une sorte de groupe criminel. Cela ne veut cependant pas dire qu’il n’y a pas là de gens honnêtes. Il y en a, et c’est précisément grâce à eux que le système se tient de façon plus ou moins stable. Mais toute la hiérarchie de la milice est pourrie. Outre cela, toutes les grandes questions politiques comme l’orientation de l’intégration politique et économique, l’adhésion à tel ou tel bloc, tout cela doit être décidé par référendum, qui doit avoir voix prépondérante. Si les gens disent “nous voulons être avec la Russie”, l’élite politique doit donner à ce vote un statut constitutionnel et en tenir compte comme fondement de leur conception de l’Etat, de façon à regarder dans cette direction et ne pas se tourner vers l’Europe sous prétexte que cela convient à quelques dizaines d’oligarques. Dans notre cas, ils ont pris les gens pour des idiots. Ils les ont utilisés et les ont conduits à l’euro-intégration par un coup d’Etat armé. Si la constitution avait disposé de décider de cela par référendum – et ce sera le cas en Nouvelle Russie – toutes ces questions auraient été facilement réglées.
Nous affirmons que dans la Nouvelle Russie pour laquelle nous combattons, il ne doit pas y avoir de corruption. La corruption du pouvoir est une des principales raisons des événements qui ont eu lieu. C’est pourquoi il faut mettre en oeuvre un programme de lutte contre la corruption dans l’Etat de Nouvelle Russie en s’appuyant sur l’expérience des Etats avancés en la matière. Pour cela il est indispensable de créer un service indépendant de lutte contre la corruption, qui sera directement soumis au chef de l’Etat, et sur lequel il sera impossible d’exercer une pression par une autre institution du pouvoir. Cela veut dire – une structure autonome avec mandat extraordinaire qui s’investira précisément dans l’action contre la corruption. Il faut en premier lieu qu’elle dirige ses efforts vers les échelons les plus hauts du pouvoir, là où il ya un haut niveau de corruption, là où il y a le plus à s’abreuver. En ce qui concerne la corruption ordinaire, il faut la combattre par d’autres voies : par la voie de la simplification des procédures, la voie de la liquidation des organes de contrôles inutiles, qui n’ont été créés que pour ajouter une source supplémentaire de revenus illicites. En outre, il faut introduire une présomption de culpabilité pour les fonctionnaires et les contraindre à vivre selon leurs moyens. Cela veut dire que si un fonctionnaire circule dans une voiture coûteuse et qu’il ne peut apporter de preuves de son achat en rapport avec son traitement, son silence atteste de sa culpabilité. Cela veut dire que si pour l’ensemble des citoyens existe une présomption d’innocence, le fonctionnaire est coupable par son silence, on peut l’arrêter et il doit apporter la preuve qu’il n’est pas coupable.
Les services spéciaux doivent avoir accès et vérifier le compte des fonctionnaires et les avoirs de ses parents, – c’est-à-dire tout l’arrière-fond du fonctionnaire, incluant tous ses proches, ses amis et ses connaissances. Si le fonctionnaire et sa famille ne vivent pas selon leurs moyens, alors le service spécial, sans attendre les ordres d’en haut, aura automatiquement le droit de commencer une investigation et de conduire une enquête. Une loi sera prise qui autorisera à considérer comme preuve de pot-de-vin le seul fait que le prévenu ne vivait simplement pas selon ses moyens. Par exemple, il a acheté une voiture et elle coûte plus cher que trois fois son salaire annuel – cela constitue un motif de poursuite du fonctionnaire.
C’est précisément pour cette raison que les fonctionnaires doivent avoir un haut salaire, comme gage de leur honnêteté. Il est indispensable d’augmenter radicalement le salaire des serviteurs de l’Etat, mais aussi d’augmenter leur efficacité et de diminuer leur nombre. La création et la simplification des procédures ainsi que la suppression des organes de contrôle permettra de réduire le nombre des fonctionnaires de moitié. Beaucoup de gens sont superflus. Cela est prouvé par l’expérience des réformes dans les pays qui ont entrepris de résoudre la question d’une gestion efficace de l’Etat au niveau des municipalités. Le traitement dans le secteur étatique doit correspondre à celui du secteur privé. Si un jurisconsulte d’entreprise privée reçoit 1000 dollars et celui du comité exécutif 100, c’est bien sûr une injustice révoltante. Si un jurisconsulte de comité exécutif de quartier reçoit 800 dollars, cela attirera quelqu’un de prêt à travailler pour son salaire et à conserver son poste, il ne lui viendra pas à l’idée d’entreprendre la moindre concussion, risquant de perdre un travail bien payé.
Nous devons former des mass-media indépendants et objectifs, qui éclaireront justement l’activité des services spéciaux anti-corruption, et nous devons gagner la confiance des gens pour qu’ils n’aient pas peur de s’adresser à ces services pour des faits de corruption. Ils sauront que là on prendra en considération leur déclaration, on travaillera honnêtement et s’il le faut on leur accordera l’anonymat, si leur vie peut être en danger. Toute cette série de mesures avec en la volonté politique du nouveau pouvoir permettra j’en suis sûr de résoudre le problème de la corruption.
Suit le troisième principe de notre mouvement, essentiel, le rétablissement de la justice sociale, que l’on peut examiner de différents points de vue. Les plus radicaux déclarent qu’ils est indispensable de procéder à la nationalisation de la propriété des oligarques qu’en gros ils n’ont pas acquise complètement légalement et qu’on peut dire volée. Si on est un peu moins radical, on peut se déclarer pour un indispensable écart des oligarques des flux budgétaires et qu’ils restent simplement de gros businessmen. Qu’ils poursuivent leur croissance dans une concurrence loyale, mais en plus de cela nous devons parler de la responsabilité sociale du grand business, c’est que précisément il évite plus que les autres de payer les impôts. Là siège tout un staff d'”optimisateurs de taxations” comme on dit, qui se consacrent essentiellement à éviter l’imposition par des failles de la législation adoptées par les lords des oligarques au parlemement. Mais en revanche ils ont adopté un nouveau codex de lois qui renforce la charge d’impôts sur le petit et le moyen business. Le grand business oligarchique doit être socialement responsable, doit être ouvert et transparent, et pour le petit et le moyen business doivent être créées des conditions de croissance de serre. De façon à ce qu’il puisse se développer, payant des impôts adéquats et pas des pots de vin aux fonctionnaires ni de permanents dessous de table aux différentes catégories d’organes de contrôle. Par exemple, la restauration nourrit tout le contrôle sanitaire. Et n’importe quel autre business nourrit toutes sortes de ventouses de contrôle, qui aspirent en permanence. Et si tu arrêtes de payer, on te crée des problèmes. Je ne parle pas du fisc qui téléphone tous les mois et exige : “Nous restaurons les locaux de la recette des impôts, faites passer s’il vous plaît de l’argent sur le compte de la société à responsabilité limitée “Cornes et sabots”, nous vous en serons très reconnaissants”. Tu refuses poliment, dès le jour suivant ils commencent à bâtir des machinations. Que tu n’as pas bien rempli le formulaire, que tu n’as pas mis de virgule à cet endroit dans ta déclaration… Et tant que tu ne leur as pas “graissé la patte”, ils ne se calment pas. On peut dire que je suis partisan de la suppression de l’impôt pour son coût qui s’ajoute à celui de l’impôt, ce qui freine la croissance. Parce qu’il est en réalité un prétexte à corruption. Untel est non imposable, untel ne l’est pas, untel en a été dispensé par piston – l’administration de cet impôt coûte cher et ainsi de suite. Nous nous déclarons pour sa suppression.
L’oligarchie et la justice sociale – deux notions incompatibles. Depuis toujours l’ambition est une composante du pouvoir. Et la motivation du business est la recherche du profit. C’est la raison pour laquelle si un individu avide parvient au pouvoir, il se met à y réaliser ses aspirations mercantiles. La société ancienne était divisée en ordres : ceux qui prient, ceux qui dirigent et combattent et puis ceux qui produisent, qui se laissent guider par l’obtention de biens matériels. Les dirigeants doivent eux être exclusivement ambitieux. Pour un bon fonctionnaire le pouvoir c’est une carrière, la gloire, l’estime et le respect.
Mais justement le petit et le moyen business deviendront la principale base sociale de l’Etat de Nouvelle Russie comme Etat, qui pourra créer les meilleures conditions de serre pour la croissance du petit et moyen business. Dans la sphère économique c’est le but le plus important. Et dans notre mouvement politique et social “Nouvelle Russie” nous lui accorderons une attention particulière. Nous allons réunir des tables rondes, coopérer avec les entreprises, nous allons nous mettre d’accord avec les petites et moyennes entreprises pour la partie économique de notre programme.
Allez, partons en guerre pour un changement radical, terminons la, et viendra le temps où tout nous réussira.
Article publié dans Novorossia n°7 du 1er août 2014.
Pavel Goubariev, âgé de 31 ans, l’un des plus jeunes leaders de Nouvelle Russie qui sont pour la plupart des quadras, est père de trois enfants. Chercheur, il commençait une thèse universitaire sur la corruption lorsque la guerre a éclaté dans le Donbass.
(1) Historiquement, la Nouvelle Russie constituait une subdivision au sud de l’empire russe, entre Odessa et Lougansk.
(2) Pendant le régime soviétique, l’Ukraine constituait une République fédérée de l’URSS. L’indépendance de l’Ukraine a été proclamée le 24 août 1991 et confirmée par le référendum du 1er décembre 1991 avant la dissolution de l’URSS la semaine suivante.
(3) De Stepan Bandera, fils de prêtre uniate galicien, idéologue du nationalisme ukrainien et cofondateur de l’armée insurrectionnelle ukrainienne qui a collaboré avec l’Allemagne nazie.
(4) C’est-à-dire de l’Union européenne.
(5) Député du Parti des Régions de Donetsk.
Présentation, notes et traduction : Frédéric Saillot.

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