“Que fait l’Europe ?”, la question est sur toutes les lèvres. “Que fait l’Europe face à l’immigration et à ces affreux drames à répétition en méditerranée?”. La question vaut réponse : l’Europe ne fait rien. Mais que pourrait-elle bien faire, sinon faire semblant de faire, ce qu’elle fait très bien ? La question de l’immigration est essentiellement nationale. L’Europe en l’affaire est, une fois de plus, une échappatoire bien commode. Se construisant contre les nations et leur frontières, ne sachant toujours pas où sont ses propres frontières, ne sachant même pas ce qu’elle est sinon un objet politique sui-generis, se voulant a-nationale, universelle… comment pourrait-elle avoir une politique d’immigration ? Elle est le paravent de notre aveuglement, de nos égoïsmes, de nos lâchetés !
La France se devrait d’avoir une politique véritable de coopération avec les Etats et d’avoir une politique généreuse d’accueil, d’asile et d’intégration vis-à-vis des individus.
Elle devrait contrôler ses frontières, qui d’autre peut le faire à sa place ? Et le faire strictement. Mais sur des bases solides, claires, conformes aux principes de la République, c’est-à-dire généreuses.
« Nous ne pouvons pas accueillir toute la misère du monde ». Non, sans doute, mais nous pouvons en accueillir beaucoup. Tous ces malheureux, poussés par une misère absolue et par des violences de la pire espèce, risquent leur vie pour venir chez nous et nous les repousserions, tous ou presque tous, pour préserver notre confort et notre sécurité ?… Ce n’est pas tenable. Nous professons bien la fraternité. Mettons-là en pratique.
Le monde est en proie à une guerre d’un nouveau type, non déclarée, sans règles ni lois, sans début ni fin, de tous contre tous, faisant arme de tout, sans vainqueurs… Soit nous nous y abandonnons et nous y perdrons notre âme, et notre vie. Soit nous faisons un pas de côté, changeons notre regard, décidons de reprendre en mains notre destin, prenons le parti des victimes et choisissons la paix. Si les deux choix sont risqués, extrêmement risqués, l’un et l’autre, au moins le second n’est-il pas sans espoir.
Que voulons-nous être, nous la France, qu’attendons-nous de l’avenir ? Répondons à ces questions et la politique d’immigration suivra. Et, qui sait ?, peut-être ferons-nous des émules parmi nos voisins et partenaires européens…
Pour commencer cessons de nous demander ce que fait ou fera l’Europe, c’est inepte, honteux !
Denis Monod-Broca